Les PME font actuellement face à une série de défis majeurs en cette fin d’année 2023. Parmi ces défis, on compte le remboursement des Prêts Garantis par l’État, le ralentissement économique dû à l’inflation et au contexte international, ainsi que les difficultés persistantes en matière de recrutement. Cependant, ces défis ne sont pas les seuls, et la clarté pour préparer l’année 2024 semble être un défi en soi.

Pression Croissante sur les Dirigeants

Les dirigeants de TPE et PME ressentent une pression grandissante, avec la proximité du remboursement des Prêts Garantis par l’État, l’impact de l’inflation, les préoccupations liées à la cybersécurité, et la prolongation des problèmes de recrutement, créant une inquiétude quant à un éventuel risque de défaillances sans précédent.

Répercussions Persistantes du COVID ressenties tout au long de 2023 et 2024

À la suite d’une longue crise liée à la COVID, les entreprises continuent de faire face aux conséquences. Les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, les fermetures temporaires et les restrictions de déplacement en 2020 ont créé un environnement instable, accentuant l’endettement des PME. Grâce aux mesures de soutien économique mises en place par les autorités publiques, plus de 659 000 entreprises ont bénéficié d’un Prêt Garanti par l’État (PGE) au cours de cette période, avec un montant moyen de 180 000 euros. Cette initiative a contribué à préserver la trésorerie des entreprises, tout en suscitant des incertitudes quant à leur capacité de remboursement. Notons que 180 000 € représente le montant moyen d’un PGE. Trois années plus tard, le moment tant redouté du remboursement des Prêts Garantis par l’État est arrivé, exerçant une pression sur la trésorerie des entreprises. Les chefs d’entreprise se retrouvent parfois dans une situation délicate, confrontés au dilemme entre rembourser les prêts et investir, ce qui comporte le risque de ne pas pouvoir assumer l’ensemble des charges financières. À ces défis s’ajoutent les difficultés d’accès au crédit et les coûts élevés des prêts, rendant complexe la mise en place de financements complémentaires pour les entreprises.

Persistances des problèmes de recrutement et de cybersécurité : des inquiétudes qui perdurent

Depuis plusieurs années, les problématiques liées au recrutement demeurent un souci récurrent pour les dirigeants. Cependant, ces difficultés ne montrent aucun signe de diminution. Selon le dernier baromètre de Bpifrance Le Lab et Rexecode, le recrutement est identifié comme le principal obstacle à la croissance pour les TPE/PME, avec 54 % des dirigeants le citant, contre 56 % dans le baromètre précédent. Ainsi, il reste une source de préoccupation majeure pour de nombreuses PME/PMI. L’adaptation aux évolutions des modes de travail s’avère également un défi supplémentaire pour de nombreuses PME. La cyber insécurité représente une problématique similaire. Selon le dernier baromètre de France Num publié en septembre 2023, une sensibilité accrue à la cybersécurité a été constatée chez les TPE et PME/PMI. Cette inquiétude est renforcée par un contexte anxiogène, avec 385 000 cyberattaques répertoriées en 2022, dont la majorité visait des PME. Vol de données, usurpation d’identité et déni de service sont des menaces prédominantes, et la vulnérabilité des PME peut entraîner des conséquences dramatiques. Il est à noter que le coût moyen d’une cyberattaque réussie s’élève à 58 600 €.

D'autres éléments contributifs à l'avancement compliquent la perspective à long terme

L’inflation et la croissance de l’utilisation de l’IA générative par les entreprises constituent également des facteurs qui contribuent à compliquer la situation. « Bien que l’inflation soit actuellement moins marquée, elle demeure présente », exigeant une adaptation continue des revenus et des prix. Cela a un impact particulier sur les entreprises évoluant dans des secteurs où les prix sont déterminés directement ou conventionnellement par les autorités publiques. Quant au développement de l’IA, bien qu’il participe indéniablement à des gains de productivité, il expose les entreprises à des risques potentiels tels que des fuites de données propriétaires ou privées, ainsi qu’à des risques de fraude. Enfin, l’évolution du contexte réglementaire ne doit pas être négligée. Cela se manifeste à travers deux réglementations d’envergure : le passage à la facturation électronique et l’alignement sur les objectifs de la CSRD. « Il y a ici un véritable défi de conformité pour les TPE et PME qui devront mobiliser des ressources. Leur compétitivité est véritablement en jeu. »

La nécessité d'un soutien pour prévenir les futures défaillances d'entreprises

Face à ces défis, les 2 millions de TPE et les 156 000 PME nécessitent un soutien immédiat. Entre avril et juin 2023, 13 266 procédures de liquidation ont déjà été enregistrées, dépassant les chiffres d’avant la crise sanitaire : pendant la même période en 2019, il y avait eu 12 347 défaillances, et cette tendance devrait s’accentuer dans les mois à venir. La santé du tissu économique français est clairement en jeu. « Si les entrepreneurs ne prévoient pas les difficultés, nous nous exposons à un risque accru de défaillances d’entreprises », avertit-on. Cependant, de nombreuses défaillances pourraient être évitées si elles étaient prises en charge préventivement. « À condition de détecter les signaux faibles et de solliciter les conseils appropriés, un accompagnement peut aboutir à une issue positive, » déclare Marc Basset. Pour venir en aide aux chefs d’entreprise.